Les bois flottés de l’île de Lampedusa. (conte)
Souvenez-vous, un jour je vous avais dit : je suis animiste... le surnaturel est partout...
Animiste je suis, je vois l’âme des arbres, des fleurs, des rochers, du vent, de la mer et je les entends parler.
Ses forces là, un jour vont se réveiller.
Les génies protecteurs sont cachés là, ils ont quitté le cœur des hommes.
Et aujourd’hui, j’entends aux informations, la fin tragique de tant d’enfants de femmes
d’hommes venus chercher un coin pour se poser, travailler vivre.
J’ai honte de moi.
Je crois aux contes de fée.
Je crois aux conteurs.
Le conte est le reflet de quoi quand il raconte l’invraisemblable
en ajoutant à la description d’une horrible et triste réalité,
de grosses pincées de surnaturel ?
Toutes ces histoires d’hommes là dans cette barque qui va sombrer ne sont peut-être pas achevées.
Ces atroces nouvelles semblent vouloir m’édifier, me réveiller en me racontant une atroce réalité presque quotidienne,
atroce réalité devenue elle-même insoutenable dans son invraisemblance.
Comment y ajouter du surnaturel ?
Comment faire pour conter avec telles nouvelles ?
Ne vais-je pas faire souffrir encore d’avantage ?
Le surnaturel pourrait ou devrait, être plus vraisemblable que la réalité.
Notre monde est une invraisemblable horreur où le surnaturel magique collectif n’a plus sa place.
Le surnaturel est devenu stratégie personnelle de repli de prières,
stratégie tapie quelque part dans les cœurs,
humanisme latent, en attente d’une grande explosion collective.
Je vois tous ces corps flottés au gré de la houle et du vent
En face, je devine un énorme bateau, une plate forme, un nouveau monde,
qui flotte sur cette mère première.
Ils grimpent à tour de rôle et en silence.Et cette immense plateforme va accueillir tous ces bois morts pour en faire une forêt de vie.
Sur les visages des sourires, dans leurs cheveux je vois déjà des branches et des pousses nouvelles.
La plateforme est accueillante, elle est belle
Alors les milliers d’indifférents se lèvent et s’approchent.
Ils voudraient eux aussi, monter sur ce nouveau monde, cette immense radeau de sur-vie.
Mais la forêt se ferme, elle ne veut pas de ces terriens là.
Photo: clic ici
C’est là-bas, à l’orée de cette forêt, que vous trouverez assise sous un gros chêne
la fée qui est en train de redistribuer les cartes du partage équitable
et dans ces cartes il y a beaucoup plus de cœur que de carreaux.
Jamadrou © oct/2013
Commentaires
1 Carole Le 10/10/2013
jamadrou Le 10/10/2013
2 Anne Le 10/10/2013
il est des naufrages programmés
il est naufrage de nos sociétés
il est naufrage de la joie
quand Amour-Tolérance-Partage
ne sont pas là...
Bonne journée Jamadrou
amicalement Anne
jamadrou Le 10/10/2013
3 Pascale Le 14/10/2013
Peut-être...
jamadrou Le 14/10/2013