A une passante.
La rue assourdissante autour de moi hurlait.
Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,
Une femme passa, d’une main fastueuse
Soulevant, balançant le feston et l’ourlet ;
Agile et noble, avec sa jambe de statue.
Moi, je buvais crispé comme un extravagant,
Dans son œil, ciel livide où germe l’ouragan,
La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.
Un éclair… puis la nuit ! – Fugitive beauté
Dont le regard m’a fait soudainement renaître,
Ne te verrai-je plus que dans l’éternité ?
Ailleurs, bien loin d’ici ! Trop tard ! Jamais peut-être !
Car j’ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,
O toi que j’eusse aimée, ô toi qui le savais !
Charles Baudelaire (Les Fleurs du Mal)
J'aime ce poème, ma nuit sera belle
En rime, en mots, en vrai.
En écho…
Ma nuit si envoûtante autour de moi rêvait
Longue fine en grande transe majestueuse
Un frisson passera d'une main fiévreuse
Froissant étirant le fin drap blanc en méfaits
La nuit sera agile tendue et tourmentée
Moi je la vivrai attentive et patiente
Dans son sein un lait clair se laissera téter
La douceur qui abreuve en toute avidité
Un coup sec un tonnerre être comme envoûtée
Dans cette onde dispersée intense d'intimité
Ne la sentirai-je plus que dans l'éternité?
Après, dans l'instant où la mort me serrera
Quand tout basculera dans le néant divin
Je chercherai, c'est certain, cette joie en vain.
jamadrou
Vous croyez que le poète m'inspire?
Mais...ce n'est peut-être pas lui
c'est peut-être les fleurs du mal...in
ou les fleurs du mâle, hein?
Commentaires
1 eva Le 03/10/2013
j'adore Baudelaire !
jamadrou Le 03/10/2013
2 Dalva Le 10/10/2013
jamadrou Le 10/10/2013