50. Ma dernière compagne
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Ma dernière compagne.
Après un premier choix sur internet, j’en avais sélectionnées une douzaine.
Mes critères étaient sincères :
il faut qu’elle soit lovée dans la nature, ouverte sur l’immensité du monde,
originale et belle dans sa simplicité et sa rusticité,
il faudra que je sente son âme dès la première rencontre
pour pouvoir la prendre en amour, me l’approprier et lui donner mon cœur.
Je devrais ressentir ce coup de cœur violent et irréfléchi
et, sur le pas de la porte, au bord de son regard,
il faut qu’elle m’invite à entrer dans son éternité.
Sélectionné une douzaine : c’est fait.
Programmé trois semaines de congé : c’est fait
Quatre rencontres par semaine bien notées sur mon agenda : c’est fait
Et me voilà parti à la rencontre de celle qui sera ma dernière bien aimée.
Celle qui m’accueillera tel que je suis,
avec mon goût pour la solitude, les arbres, les rochers.
Celle qui supportera le désordre de mon temps,
et mon goût pour le style épuré voir monacal,
vous dites minimaliste ?
Cette « bonne dame » existe-t-elle quelque part ?
J’arrive à ma dernière semaine,
les huit premiers rendez-vous ont été un fiasco complet.
Les belles s’étaient apprêtées, mises en beauté pour me recevoir,
avaient, avant même de me voir, grand ouvert leurs bras,
accueil trompeur joué sur des notes qui sonnaient faux.
J’ai souvent fait demi tour avant même de sentir leur mauvaise vibration.
Me voici bientôt au bout de ma quête,
une peur étrange m’envahit.
Six mois que sur internet je rêve
Six mois qu’avec un bout de chacune j’ai créé celle qui serait mon idéale.
Plus le temps passe,
plus le nombre de rendez-vous manqués m’ôte d’illusions.
Et puis je t’ai vue, TOI
Écrasée par le poids des ans,
cachée derrière un voile lourd d’un passé fait de tremblements et de séismes.
Tu semblais m’attendre, meurtrie mais fière,
construite solide sur le chaos de tes ancêtres.
J’ai tout de suite ressenti ce que l’univers devait être avant même l’intervention de Dieu
et ce que, l’Homme seul, mais bien accompagné, avait pu en faire.
Simple mais écrasée par ton passé, tu portais toutes les vérités sur la création de l’univers.
J’ai su que tu avais les clefs de l’énigme.
Discrète mais belle, j’ai vu à tes pieds couler la vie calme et tranquille.
Chez toi, le temps semble s’être arrêté après le cataclysme de la création
dont je sais que tu ne parleras jamais mais que tu m’invites à deviner et à aimer.
Pas de larmes d’émotion mais un grand sourire de soulagement vers l’avenir ;
j’ai compris que depuis des siècles tu m’attendais.
Un sourire comme une porte ouverte, verte d’espérance, ouverte vers un avenir ancien et déjà écrit.
Le coup de cœur m’a ébranlé comme si j’avais reçu un énorme rocher sur mon ETRE,
alors oui, mon dernier AVOIR ce sera toi,
dans tes bras je finirai mes jours à l’ombre du monde en pleurs.
Aucune discussion, sans mots nous nous sommes compris et aimés.
Le contrat fut signé sur le champ ;
Ce champ vert de toutes les espérances du monde.
Tu seras ma Dernière Demeure.
Jamadrou Le 11 mai
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Commentaires
1 jill bill Le 12/05/2014
jamadrou Le 12/05/2014
2 mamgoz Le 12/05/2014
Dommage qu'à Paris on n'en trouve pas, cela aurait pu loger les sans abris...
Ici, les menhirs me paraissent d'une simplicité!!!!!
Allez, on y va toucher cette Pierre duTEMPS?????
Bonne soirée, Jamadrou
jamadrou Le 12/05/2014
3 Jackie Le 13/05/2014
Bonne journée Jamadrou
jamadrou Le 13/05/2014
4 Anne-Marie Le 13/05/2014
jamadrou Le 13/05/2014
5 kastor Le 17/05/2014
tu nous a raconté là le début d'une histoire d'amour, le dernier coup de foudre...c'est beau et triste à la fois.
jamadrou Le 17/05/2014