Assis sur notre banc circulaire nous parlions de la pluie et du beau temps
Pieds à l'extérieur
Tu écoutais distraitement, tu baillais, tu t’ennuyais ou tu rêvais ? Je ne sais.
Je voulais te dire combien le temps passe vite
et combien il fallait le prendre
avant que le temps des regrets arrive, avant que le manque (de temps) se fasse sentir.
Pieds à l'intérieur
Pour voir, pour capter ton regard, je tournais, je me mettais en face de toi.
Mais alors, je ne pouvais pas te toucher donc je retournais à ma place première, là à côté de toi.
En colère, je te disais mais enfin écoute moi !
Et tu me répondais, ne crie pas je t’entends.
Mais enfin entendre ce n’est pas écouter !
Et puis doucement j’ai parlé moins fort
Et puis lentement j’ai raconté
Et puis tu m’as prêté l’oreille
Je racontais mais ne demandais rien.
Spontanée je disais toujours
Mais je prenais le temps de dire où j'avais mal
De dire quand j'étais bien
D'entendre tes silences
de te rendre l'oreille que tu me prêtais
Te connaître me permettait d’être spontanée réfléchie
Je donnais le temps à ma spontanéité de se faire belle, de s'apprêter,
de sourire pour être accueillie avec attention par toi.
(d'accord ou pas d'accord tu m'avais écoutée...)
Et tu pouvais me dire que je me trompais,
il n'y avait pas d'impasse juste une ruelle sombre et étroite qui débouchait ailleurs;
tu n'avais pas peur.
Je crois que cet espace temps doucement, au fil du temps,
s'amenuisera encore pour qu'un jour nos impressions, nos ressentis
soient spontanés, vrais, libres, jamais blessants.
Quarante ans qu'on est sur ce banc,
de profil, dos à dos, face à face, côte à côte
quarante ans que chaque jour on apprend.
PS: ce texte n'est que libre fiction:
tu n'est pas toi, je n'est pas moi, l'espace n'est pas vrai, le temps non plus
libre parce que cette fiction peut voler où elle veut.
Jamadrou © 23 oct 14 (A fleur de peau ... extrait)
Commentaires
1 jill bill Le 23/10/2014
jamadrou Le 23/10/2014
2 ABC Le 23/10/2014
jamadrou Le 23/10/2014