Chimère
Oui elle est passée dans mon jardin
Là au petit matin
je l'ai vu oui oui très bien.
J'ai pensé à ce que me disait mon père
quand il était encore là, sincère
"La chimère est mauvaise conseillère
C’est une fille perfide et haltière.
Il faut t’en méfier
Ne pas t’y habituer
Si tu peux, il faut la tuer
Ou au moins la faire se sauver. »
Alors je n’ai pas eu peur
Je suis allée vers son cœur
Elle a trois têtes mais qu’un cœur
J’ai essayé de toucher ce cœur
Dur comme pierre de rancœur
« Tu peux être belle chimère
Quand ton cœur redevient cœur de mère.
Lionne je pense à tes lionceaux
Chèvre je pense à tes chevreaux
Serpent je pense à tes petiots. »
La chimère a versé une larme
En pensant à eux elle a baissé les armes
Elle est partie en m’adressant un sourire d’excuse.
Je lui ai dis :
« Ne t’en fais pas un cœur de mère jamais ne s’use. »
Quand rien ne va
Quand la vie ne fait plus de cadeau
Je vais chercher la chimère
Pour avec elle parler de ma mère, de sa mère,
de nous deux qui sommes mères…
et je remonte dans ma vie en étant moins amère…
Maintenant, je vais vous raconter une autre histoire
(Vraie de vraie cette histoire)
Cette nuit, vers 3h du mat.
J’ai reçu un coup de fil.
Réveillée en sursaut, j’ai eu peur
Allo ? Je suis bien chez Jean François ?
Ah non chez Jamadrou
Oh ! je me suis trompée désolée.
Sa voix était triste affolée
Alors je lui ai parlée
Que vous arrive-t-il madame ?
J’ai un souci
Est-ce grave madame ?
(Si elle était en lutte avec la chimère j’aurais pu, même à distance appeler le 15 et donner son numéro affiché sur mon tel…)
Je suis inquiète mon fils partait de Nîmes pour venir me voir,
je n’ai toujours pas de nouvelles j’essaie de joindre son ami.
Ne vous en faites pas madame vous aurez des nouvelles je vais penser très fort à vous.
Comme elle, cette dame loin et que je ne connais pas, je n’ai rien dormi.
Je me souvenais des moments de grande angoisse
où j’attendais le coup de fil d’une fille ou d’un garçon insouciant,
je me souvenais de grand-mère qu’Alzheimer avait visitée et qui ne se souvenait plus comment appeler…
Oui, j’ai repensé à tout cela.
La lueur du matin est enfin arrivée, je me suis levée un peu comme une âme en peine.
J’ai attendu et vers 10h je n’ai pas résisté j’ai appelé la dame de la nuit
Une voix d’homme m’a répondu. J’ai expliqué.
« Le fils c’est moi, je suis bien arrivé, panne de voiture, portable indisponible…
Maman est heureuse mais vous …quel est votre nom ?
Mon nom est sans importance.
Il ne savait que dire alors il m’a dit : toute la famille ma maman et moi-même, en tout cas, on vous dit merci.
L’émotion montait, j’ai vite raccroché.
Soulagée de la belle fin d’une histoire qui en fait ne me regardait pas, ça ce passait si loin de moi…
Et là-bas ils doivent sourire en pensant au faux numéro et à la dame sans importance.
Les mots peuvent faire peur
Les mots peuvent faire du bien
Les mots font la différence
Entre arnaqueur et douleur du cœur
Les mots peuvent libérer soulager…petits pansements sur désarroi…les mots sont roi.
JD.
Commentaires
1 jill bill Le 30/04/2013
jamadrou Le 30/04/2013