Le monde est ce qu’il est
Et moi et moi…qui essaie de le raconter, qui essaie de tenir le fil et de m’y tenir…
Oui, ne rigole pas, j’essaie de tenir le fil, celui de mon écriture,
pour qu’il soit droit et raisonnable.
J’y arrive bien un court instant et puis le fil saute dans la lune,
bondit dans la mer, comme un petit d’animal,
galopant joyeux dans la prairie des mots,
généreux en sottises et en éclats de rire.
Mon fil n’est vraiment pas sérieux, il mélange les mots,
il enfile des perles là où on doit filer droit
afin d’offrir un ouvrage abouti construit et bien fini.
Mon fil d’écriture s’embrouille et se débrouille tout seul,
un petit chat magicien s’amuse avec la pelote,
la fait rouler, la mélange et jamais ne joue sagement à la ranger
dans ma boîte à ouvrage où idées, mots et musique
dansent la sarabande jusque tard dans la nuit.
Ma boîte crânienne, boîte à musique boîte à ouvrages comme mon atelier
sont un joyeux capharnaüm où le sérieux s’est tapi dans un coin
apeuré par tant d’éclats de rire, par tant de joie de vivre
par tant de lavis colorés, la vie est belle c’est ainsi
Elle est si aimable
de me sourire ainsi
vraiment, elle est digne d'être aimée
Mon fil s’élance de je ne sais où, de l’âme ou du cœur ?
Il prend son élan et saute n’importe comment pour dire la beauté des choses.
Ce n’est vraiment pas raisonnable.
Il ne sera jamais ce fil pris au sérieux.
On ne raconte pas ainsi, à tout vent, n’importe comment, qu’on est heureux.
Que vont dire les gens de passage ?
Tiens ! Encore le fil d’une hurluberlue,
paille tombée d’une botte de foin qui n’a connu que le soleil?
Vous voyez, je mélange tout ;
ce n’est pas le fil de la botte de paille qu’on cherche à comprendre,
c’est l’aiguille dans la botte de foin qu’on essaie de trouver !
Cette aiguille qui elle aussi a été perdue,
comme moi avec le fil de mon histoire, avec le fil de mon écriture…
J’ai donc perdu le fil, c’est un fait,
celui qu’on doit tenir pour bien écrire,
voilà pourquoi mon écrit est vain,
je ne serai jamais, oh ! Grand jamais écrivaine,
j’aime beaucoup trop les couleurs de la vie, c’est ainsi !
Les notes que je prends et mets sur mes lignes ne sont pas en cage,
elles sont juste posées sur le fil, notes de musique
prêtes à s’envoler vers une liberté haute en couleur.
Les voyez-vous voler dans le ciel de mes idées ?
Jamadrou le 21 novembre 4h
Commentaires
1 Anne-Marie Le 21/11/2013
jamadrou Le 21/11/2013
2 almanitoo Le 26/11/2013
jamadrou Le 26/11/2013