Assis au bord du printemps

 

Ils étaient sur le banc,

 assis au bord du printemps

 

Assis au bord du printemps

 

 

Perdus dans leurs pensées,  ils se retrouvaient là encore ensemble.

L’un et l’autre, plein de cette rivière émeraude qui a coulé,

a transporté cailloux et sable, limon et poussière,

a circulé de la source jusqu’à cet endroit paisible.

Endroit envers ;

ils sont  cette rivière qui arrose leur jardin et fait pousser les printemps.

_          "Dis, à quoi tu penses ?

_           Au travail accompli.

_           Travail ? Crois-tu qu’une rivière travaille ?

Elle s’écoule, quelquefois elle déborde, quelquefois elle s’assèche.

_           Je voulais te parler de ce que nous avons accompli, réalisé.

_          Oui, pour moi, c’est notre rivière

_           Je ne comprends pas toujours tes mots, tes images…

je ne comprends pas non plus tes couleurs, tes mélanges.

Je comprends mieux tes regards, tes silences.

_          Et moi, je ne comprends pas ton désir de réaliser,

entretenir, conserver en état, construire et encore construire.

Repose-toi, regarde le printemps, apprécie.

_          Le printemps, je le vois dans tes yeux,

je suis bâtisseur de cathédrales érigées le long de ta rivière.

_          Oh ! Oh!  Tu vois, toi aussi tu rentres dans les mots,

dans  l’image des mots dont tu devines maintenant le pouvoir.

_          Oui, ma façon de te faire plaisir, de te faire voir que je te comprends

et de te dire que j’ai tant besoin que toi aussi tu me comprennes.

_          Alors glisse,  lentement,  amoureusement,  dans mon corps

et prends ces mots ces couleurs qui me remplissent,

comprends les, ils mangent mon temps de l’intérieur,

ils cannibalisent mes instants pour me donner  jouissance.

Ils sont comme une lumière qui éclaire ce long corridor

que je perçois intuitivement, cet impalpable de la vie.

Pour mieux me comprendre et pouvoir mieux t’aimer,

je m’essaie à traduire en mots ou en couleurs

mes émotions et mes bonheurs.

Si tu n’étais pas ce que tu es,

avec ta difficulté à exprimer tes sentiments ;

je ne chercherais pas ainsi la quintessence de ce qui me fait vibrer

et je ne serais pas ce que je suis, ce que j’écris.

_          Oh ! je suis si loin, là tout près de toi ;

et je me sens si maladroit.

Presque incapable de comprendre tes écrits,

incapable de saisir la couleur de tes pensées !

Et pourtant, j’aime que tu sois ainsi.

_          …

_          …

_          Exaltation, jubilation, dépassement mais liberté de chacun.

Nous nous offrons, en jouissant de nos passions, des prin-temps libérateurs.

Mes mots mes pinceaux et je ne m’ennuie jamais

parce que je sais que tu es là quelque part.

Ce que je fais, vole vers toi.

Plus je comprends mes frissons de vie là à fleur de peau,

plus je te donne la liberté de  réaliser, de te réaliser.

Je crois que j’aime tant quand tu prends plaisir

à concevoir, projeter, faire ce que tu aimes!

Tu es bâtisseur de mes rêves.

 

_        Dis ? tu voulais que je regarde le printemps ?

Viens avec moi, allons dans le verger tailler les pommiers."

 

C’est alors que le trop plein de bien être à fait monter le niveau de la rivière…

 

 Jamadrou © 19 mars 14  (A fleur de peau ... extrait)

 

 

Assis au bord du printemps 2

 

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Commentaires

  • kastor

    1 kastor Le 19/03/2014

    ils sont vraiment au bord, ne vont-ils pas tomber?
    demain c'est vraiment le printemps.
  • jill bill

    2 jill bill Le 19/03/2014

    Bonsoir Jama, jolie mise en scène sur ce banc et pas que...... clin d'oeil du soir poétesse... JB
    jamadrou

    jamadrou Le 19/03/2014

    Jill , des échanges, juste une histoire fiction, une image, des réflexions, bout de vie...pour essayer de comprendre celui qui est différent là tout près de nous.

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