Dans mes souvenirs,
Pâques n'est pas en chocolat.
Dimanche de Pâques, je suis si heureuse, je vais pouvoir la porter.
Mettre enfin cette belle robe vichy rose qui laissera dépasser une petite guirlande blanche de mon jupon d'organdi amidonné pour faire gonfler ma fierté.
Des nouvelles socquettes blanches
Des nouvelles chaussures noires et vernies.
Ma tenue de printemps bien prête dans le placard.
« Tu ne pourras la mettre que pour la messe du dimanche de Pâques. »
Ce dimanche là j’ai 10 ans, encore une journée où le temps présent se mélange au temps passé, goût de joie, saveur douceur, air de fête, rêve de petits carrés de coton rose, rêve de crinoline, je viens de lire les malheurs bonheurs de Sophie…
La cérémonie me laisse le souvenir d’un concours de mode.
Qui sera la plus belle à la fête du renouveau ? Cette fête où enfin on renouvelle sa toute petite garde robe : une ou deux tenues par saison, une tenue pour dimanche et jours de fête, attention trésor : en prendre soin ne pas l’abîmer…et patati et patata.
Qui sera la plus belle ?
Je défile sur le tapis rouge jusqu’au cœur (chœur), juste sous la scène où se déroule le spectacle, là où le magicien, si beau dans son costume de chevalier, semble me regarder. Moi j’en suis amoureuse
(vrai de vrai il était beau ce prêtre des yeux de velours et un sourire tendre et jamais jamais de gestes ou de paroles déplacées un homme sain dans sa foi qu’il voulait partager…sûrement un saint)
Le magicien raconte une si belle histoire ; un conte qui se finit bien, Il est ressuscité comme blanche-neige mais où sont les 7 nains ?
Il est ressuscité et les cloches sonnent pour annoncer son retour.
Voilà je crois.
Je crois déjà, à ma façon, les belles histoires racontées de belle façon et arrosées de mots magiques que seules les initiées comprennent ! Des mots qui dans ma tête sonnent comme un abracadabra : de quoi vraiment en perdre mon latin !
Je n’ose pas m’asseoir
Pour ne pas froisser ma jolie robe
Je ne me mets pas à genoux
Pour ne pas casser mon jupon bien gonflé
Je reste debout dans un silence qu’on pourrait croire mystique et bien catholique
Pas catholique du tout juste magique poétique féérique
Je reste debout subjuguée par l’histoire racontée
Je chante fort mon bonheur d’être belle et d’être là.
Mes petites nattes tressées serré où j’ai piqué quelques pâquerettes, bijoux permis pour une petite coquette.
Je tire sur la gauche et je monte au ciel, je tire sur la droite et me voici à la droite de Dieu !
Quel bonheur ce jour de Pâques ; qu’il fasse froid, qu’il vente ou qu’il neige ou qu’il y ait du soleil la fête est belle
J’ai enfin pu porter fièrement ma tenue nouvelle d’un printemps nouveau !
De plus, je sais qu’en rentrant nous serons tous autour de la grande table ovale pour manger un bon repas préparé par une grand-mère attentive à ce que toutes ses ouailles apprécient son repas pascal.
Pâques sera toujours un jour de fête même si beaucoup, beaucoup ne sont plus là.
JD. Dimanche 31 mars 2013
Commentaires
1 emma Le 31/03/2013
jamadrou Le 31/03/2013
2 jill bill Le 01/04/2013
jamadrou Le 01/04/2013
3 jill bill Le 02/04/2013
jamadrou Le 03/04/2013