Eté indien
-« J’en cherche et j'en fais des bêtises
Moi Jamadrou
quand l'automne en été indien arrive
déguisé en prince arc-en-ciel
et qu’il me baigne de sa douce emprise.

Qui a dit que l'automne de la vie
N’était que tristesse et mélancolie?
Moi, chaque année l’automne me dit
Tu as un an de plus, en veux-tu encore un autre ?
Et chaque automne je lui dis : oh !oui
Vivre encore et jouir de la beauté du jour
Vivre encore et appeler ceux que j’aime
Vivre encore pour leur dire combien ils comptent pour moi
Vivre encore et chercher le Beau dans ce monde en détresse
Vivre encore et dire qu’un jour du Beau sortira l’espoir
Vivre encore pour vous dire que j’ai encore et encore tant de choses à écrire.. »
-« Moi, voir arriver l’automne de ma vie me désespère. »
-« Mais comment faire pour que l'automne de ta vie ne sois pas que mélancolie et désespérance
Comment faire pour que tes enfants, tes petits enfants aient en face d’eux le regard d’une jolie grand-mère qui se souvient des belles choses, qui chante et qui leur demande sereinement de venir la voir parce que chacune de leur visite illumine sa vie de dame seule, son amoureux étant parti sur l’autre rive bien avant elle?
Et moi, comment faire pour faire sourire ton cœur ?
Comment faire pour te faire aimer ceux qui trouvent que l'automne de la vie peut aider ceux qui n'en sont qu'à leur printemps?
Comment faire Toi que l’automne de ta vie désespère?
Certainement pas en écoutant des morceaux de musique qui fendent le cœur,
des morceaux de musique que tu écoutais avec lui quand vous étiez amants.
Tu avais trouvé comment faire rayonner ta vie, tu partageais si bien tes passions, tu travaillais si bien pour que l'écriture et les mots circulent, pour que la poésie ne soit pas que poètes du passés mais soit dans tous ces instants de beauté au quotidien.
Oh rien d’extraordinaire, non juste des petits bout d’ordinaire que beaucoup ne savent plus regarder.
Alors, s'il te plaît continue à faire que l'automne puis l'hiver de ta vie ne soient pas triste mélancolie, mais mélancolie souriante, passation de savoir et d'espérance pour nos jeunes. Continue à leur montrer qu'on peut être vieux mais avoir encore tant et tant de choses à faire et à leur dire.
Encore tant d'espoir...
S’il-te-plaît, TOI, cherche une musique pétillante de vie et d'espoir...Oui, s’il-te-plaît, fais-le, pour MOI.
"Tu n'as pas bien compris mon propos, lis cette citation, tu comprendras peut-être mieux. "
"Ce qu’en réalité j'éprouve, c'est une pitié qui me serre et me soulève le cœur pour tous ces êtres vulnérables, meurtrissables victimes que nous sommes tous de la grande puissance sadique qui a créé le monde." ?
-"La grande puissance sadique dont tu parles est-elle celle qui, d'après toi, a créé le monde?
La force qui a créé le monde en avait une image, simple, belle, généreuse aimante...et c'est ainsi qu'il l'a voulu et l'a fait.
Est-ce une création du hasard , une concordance de différents facteurs, je n'en sais rien et ne veux pas le savoir.
Ce que je sais c'est qu'au tout début le monde devait être beau.
Mais la puissance sadique qui a créé la Suite, c'est l' HOMME, fou de puissances fou d'arrogance, fou de pouvoir, fou de possession...
Alors si nous tombons dans la pitié qui nous serre nous étouffe nous fait mourir,
Comment tous ces êtres vulnérables feront-ils pour résister?
Le monde entier périra et moi je ne veux pas de ça, je veux crier l'espoir, je ne sais pas d'où il viendra,
je ne suis pas assez intelligente pour le savoir
Mais je sais qu'il arrivera et je veux être là pour remercier.
Ou demander à mes petits enfants, arrière petits enfants ou arrière arrière arrière....de le faire.
John Cower Powys a dit :
" Les sens, plus que l'esprit, ont une intelligence qu'il sera utile de découvrir"
La découvrir cette intelligence, ce bon sens . Oui, avec bon sens reconstruisons le monde.
Ecoute aussi ce qu'un jour Baudelaire a dit:
Il faut être toujours ivre, tout est là ; c'est l'unique question.
Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre,
il faut vous enivrer sans trêve.
Mais de quoi? De vin, de poésie, ou de vertu à votre guise, mais enivrez-vous!
Et si quelquefois, sur les marches d'un palais, sur l'herbe verte d'un fossé, vous vous réveillez, l'ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague, à l'étoile, à l'oiseau, à l'horloge; à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est.
Et le vent, la vague, l'étoile, l'oiseau, l'horloge, vous répondront, il est l'heure de s'enivrer ; pour ne pas être les esclaves martyrisés du temps, enivrez-vous, enivrez-vous sans cesse de vin, de poésie, de vertu, à votre guise.
(In Les petits poèmes en prose)
Alors enivrons-nous de la beauté, de la poésie, de la vertu, de l'amour...
Enivrons-nous pour résister et encore avoir la force de crier les beautés du monde tout en étant lucides sur toutes ses noirceurs.
Résistons à notre façon.
Jamadrou © oct/2013 (Souvenirs d’un recueil, extrait)
Commentaires
1 jill bill Le 15/10/2013
jamadrou Le 15/10/2013
2 Anne-Marie Le 15/10/2013
Je ne sais plus qui disait "Soyez heureux, ne serait-ce que pour montrer l'exemple"; alors, montrons l'exemple!
jamadrou Le 15/10/2013