La porte.
Vous allez penser que je suis encore en train de rêver, et bien non, croyez-moi, cette histoire est vraie.
La semaine dernière, je devais aller à Paris pour mon travail. N’aimant pas trop aller à la capitale toute seule : métro, hôtel… j’ai demandé à mon copain du moment de m’accompagner.
Je voulais aussi profiter de ce déplacement pour aller voir l’expo au Grand Palais : Félix Vallotton.
Ne connaissant pas ce peintre, je voulais y aller pour ne pas mourir idiote.
Surtout ne pensez pas que je flirte en ce moment avec un artiste.
Non, mon amoureux du jour est athlétique, grand, brun aux yeux bleus, je crois qu’il est Corse, appelons le Mario et il est peintre…en bâtiment. De temps en temps, il lui arrive de faire quelques trompe-l’œil ou fresques rococo.
Arrivés au musée, main dans la main, nous avons commencé par la première salle en visiteurs disciplinés.
J’aime prendre mon temps, regarder avec attention chaque tableau, me documenter sur ce Vallotton qu’on dit inclassable.
J’étais plongée dans ces merveilleuses gravures sur bois, « La paresse 1896» entre autre retint (elle la reteint aussi!)toute mon attention. Quel travail ! Femme langoureuse sur tenture géométrique, petit chat coquin. Je prends une photo pour me souvenir et essayer un jour de reproduire ce graphisme à l’encre de chine…Je cherche le regard de mon Mario, disparu !
Je ne vois aucune tête d’athlète dépasser au loin.
Je m’attarde encore un peu devant « La paresse » quand tout à coup face à « Cinq heures ou Intimité de 1898 », je le trouve mon Mario, assis sur cette traîtresse banquette, à côté d’une blondasse, la main sur sa cuisse et son regard dans le vague.
L’émotion d’un peintre en bâtiment devant « L’intimité » de Félix est chose étrange à voir.
Oh ! Certes ça ne me fait pas rire, je vois donc venir le moment de changer de partenaire...
Je griffonne un petit mot : « Mario, rendez-vous devant le tableau « Porte ouverte sur le corridor », je t’attends là-bas. »
Je donne ce petit mot au gardien qui s’ennuie assis dans le coin en lui demandant de le remettre au monsieur assis sur la banquette rouge.
Je pars vite fait vers l’autre tableau de Vallotton, le tableau aux portes et je dépose une grande enveloppe : POUR MARIO.
A l’intérieur, un petit mot : « Tu l’as vois cette porte Mario ? Tu peux la prendre, la porte de mon cœur est fermée pour toi, tu rentreras en taxi où tu voudras. »
Je retourne voir le magnifique tableau : « Le ballon 1899 » plein de tendresse, un jeune enfant au soleil, courant vers sa balle.
Dans ma poche mon portable sonne.
« Pierre ? Oh ! Comme je suis heureuse de t’entendre. Libre ce soir ? Mais oui, je suis libre. Ok, alors à ce soir chez Ladurée, pour ce repas en tête à tête dont tu me parles depuis si longtemps ! Je t’embrasse Pierre, à tout’.
Jamadrou
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Commentaires
1 Kastor Le 29/11/2013
jamadrou Le 29/11/2013
2 petite fleur bleue Le 29/11/2013
jamadrou Le 29/11/2013
3 jill bill Le 29/11/2013
jamadrou Le 29/11/2013
4 jean Le 02/12/2013
jamadrou Le 02/12/2013
5 jean Le 02/12/2013
Rien n'est nul... tout est différent... et il nous faut de la diversité, c'est l’Intérêt des blogs...
Le "Négus" était un homme de foi... un des meilleurs que l'Afrique n'est jamais eu... et n'aura plus jamais...
jamadrou Le 02/12/2013