Paroles en l'air.

Paroles en l’air.

Mes écrits sont paroles en l’air, emportés aux quatre vents, les paroles feuilles se déposent et composent des airs ambiants.

Vent du nord revigorant et cinglant, vent de l’ouest douce’ heureux, vent du sud mistral et pastis, vent de l’est affectueux et chaleureux.

Les paroles feuilles sont là pour rire et faire danser les enfants. Emportées par le vent décidé, le vent des idées, elles deviennent compositions, partitions puis chansons et chante le vent pour le caméléon.

Les feuilles volent au vent, j’ai vu la feuille rouge elle tombait, j’ai vu la feuille bleue, la feuille kraft, la feuille de soie, la feuille calque, la feuille à ligne : canne à pêche.

J’ai vu le caméléon sauter dans ce vol-au-vent à la croûte feuilletée et au cœur tendre et il se régale de cette crème arc-en-ciel.

Il s’adapte et il se colore de ce qu’il voit, de ce qu’il sent et lui aussi devient noir jaune ou blanc.

C’est cela l’empathie ? Mais non, ça c’est du camouflage !

Le caméléon aime le monde des couleurs, la couleur c’est sa vocation.

Quand il est heureux il se pose quelques moments pour apprendre un peu. Quand il est noir, il repart plus loin apprendre et croire à l’espoir.

Souvent il se mord la queue alors il devient tout bleu

Souvent il rit mais il finit jaune

Souvent il pleure il finit rouge comme un cœur.

Mais ce matin le caméléon ne s’est pas posé sur une feuille éventail, non ! il s’est posé sur une feuille tapis volant, il vole au dessus de la mer et là, que du bleu outre mer du gris et du blanc.

Le caméléon est heureux assis sur ses paroles en l’air, il plane et ne se posera que lorsqu’il verra la terre.

Oui il plane et tout à coup une plume de goéland se pose là à côté de lui. La voila qui poursuit son vole sur la feuille de paroles en l’air.

Dans l’azur cette plume baguenaude, le farniente lui  plaît, ivre de liberté elle n’a pas vu le caméléon bien camouflé. Elle musarde et se dore au soleil, quand tout à coup, le caméléon d’un coup de patte l’a fait voler ailleurs.

Petite plume s’en va aspirée par son néant d’abandon. Mais caméléon tient bon. Il se met à lire les vers inscrits sur sa feuille et alors il comprend. Ah ! Elle s’est posé là la plume pour se nourrir des vers comme l’oiseau qui la portait avant de la perdre. Alors caméléon regrette un peu son coup de patte, il sourit et se demande si cette plume saurait aussi écrire des paroles en l’air. A-t-elle une tête la plume ou est-elle simplement tête de linotte. Je suis bête, elle est tête de goéland, elle vole entre deux airs et se laisse porter par les courants ; si elle a une tête c’est une tête pleine de courants d’air !

Au revoir la plume, je te souhaite de tomber dans un bel encrier…                             JD le 18 avril