Dans la spirale bleue du temps...

Dans la spirale bleue  du temps…

 Où vont mes mots ?

Ils arrivent ainsi, comme l’eau d’un torrent

Mais d’où viennent-ils et où vont-ils ?

Ils vont vers ceux qui les attrapent et les lisent

Pour savoir qui je suis pour m’expliquer la vie.

Mes mots il faut juste les survoler et chercher leur couleur

Sentir la teinte que j’ai déposée,

Cette coloration instillée au goutte à goutte

Qui fait palpiter mon cœur

Il ne faut pas vouloir comprendre

Ils glissent mes mots, ils se couchent

S’étalent débordent se mélangent se transforment

J’écris Jaune jonquille puis colère Rouge

Alors apparaît l’Orange du marchand

Celui qui a volé l’orange avait soif de vie

Il ne voulait pas mourir ainsi

Sans entendre une dernière fois la voix de celle qu’il a aimée

Celle qui un jour aurait du lui éteindre la lumière

Vous savez la lumière du corridor de mes souvenirs ?

Le Bleu de la mer, c’est l’amertume d’un geste inaccompli

Le Bleu du ciel c’est la liberté de l’oiseau passionné

Le Vert c’est vers lui que je lance mes dés…

Déçu par ces mots sans littérature sans référence sans culture ?

C’est ainsi, mes mots sont éternelle jachère

Dans laquelle poussent quelques graminées, des coquelicots et des bleuets

Pour reposer mes yeux fatigués de voir la folie du monde.

Mes mots ne sont pas cultivés, mes mots sont désordonnés

Semés au hasard des quatre vents et récupérés par des oiseaux joyeux

Qui les croqueront et les déposeront

Fientes blanches au sommet des grands arbres

Ou sur le toit des maisons du monde

Toi, tu verras mais tu ne sauras pas que ces taches blanches

Sont des mots digérés par un oiseau épris de liberté

Qui les a déposés comme morceaux de vie

La graine germera bien enracinée

Ou disparaîtra volatile comme son semeur

Elle aura peut-être servi à apprendre à aimer.

  Jamadrou © 18 mars14, 14h (A fleur de peau ... extrait)

(Suite)

Les meilleures graines de mots

Sont celles qui tombent dans le champ des enfants

Dans leur pavillon qu’ils habitent de leurs chansons

Dans le cœur de leur amour infini pour la vie

Dans leur flot de rires cristallins

Leur rivière de joie et de tendresse

Dans le bleu le vert le brun

De leurs yeux épris de découvertes et de songes

Dans leur île lointaine où pousse le rêve

De grandir vite pour atteindre le firmament

Et sentir le vent qui se lève

 Emporter leur écharpe d’envie

Aussi haut que les espérances des étoiles.

 Jamadrou © 18 mars14, 2h du mat'  (A fleur de peau ... extrait)